Historique APEPV
Historique de l’APEPV
La Zone Naturelle d’Equilibre (ZNE) de la Plaine de Versailles a été créée par l’Etat en 1975, en même temps que les cinq autres ZNE de la région Ile-de-France, pour permettre aux citadins de Paris, et de sa Couronne, des promenades et activités de loisirs dans des lieux naturels et sauvegardés, peu éloignés des lieux de vie.
Elle s’étend du Château de Versailles à l’est jusqu’à Septeuil à l’ouest, et de l’A13 au nord à la N12 au sud.
Il s’agissait des vastes étendues de chasse de Louis XIV, et de terres de cultures et d’élevage.
Sa gestion avait été confiée à un Chargé de missions, afin de coordonner les actions des collectivités dans l’intérêt général, l’unité territoriale et la préservation des richesses naturelles et culturelles.
La création de cette ZNE répondait, entre autres, aux inquiétudes de la population face au constat de la pression immobilière de plus en plus vive sur les villages situés à l’ouest du Château et du Parc de Versailles et proche de la forêt domaniale de Marly-le-Roi, en particulier les ZAC (Zones d’Aménagement Concerté) qui permettaient aux communes un financement d’équipements publics par les promoteurs en échanges de constructions de logements.
Les habitants des villages de cette vaste Plaine rurale, chargée d’Histoire, aux si beaux paysages, n’ont pas voulu se résigner à voir ce Patrimoine disparaître et se sont groupés en associations dès 1972.
Ainsi se sont regroupées dans l’Union d’associations « Les Amis de la Plaine de Versailles » les associations de protections et de défense de l’environnement des communes de Crespières, Les-Alluets-le-Roi, Herbeville, Orgeval, Mareil-sur-Mauldre, Montainville, Thiverval-Grignon, Plaisir, Villepreux, Feucherolles, Saint-Nom-la-Bretèche, Chavenay, Bailly, Noisy-le-Roi, Rennemoulin, Fontenay-le-Fleury, Rocquencourt.
Dans les années « 80 » les lois de décentralisation ont permis l’éclatement de cette unité territoriale en laissant à chaque collectivité le soin de décider de l’organisation de son « sol » dans l’établissement de son POS (Plan d’Occupation des Sols) devenu PLU (Plan local d’Urbanisme), dans une recherche d’intérêt propre plus que de l’intérêt général du Territoire.
La perte de centaines d’hectares de bonnes terres agricoles, pourtant nécessaires pour nourrir la population de la région parisienne, n’a pas pu être empéché lors de la transformation du secteur de Plaisir en vaste zone commerciale bétonnée, puis avec d’autres constructions dans la Plaine, particulièrement à Villepreux, ancien village situé à l’extrémité de la Voie Royale, prolongement de l’axe du Grand canal du Château de Versailles.
Pour protéger les perspectives du Château de Versailles au-delà du mur d’enceinte du Parc, dans une zone en partie agricole, mais aussi détériorée par des travaux non maîtrisés lors de la construction de l’autoroute A12 et par la présence de la station d’épuration de Carré de Réunion, l’inspecteur des sites, avec le soutien des associations de protection de l’environnement, a passé de nombreuses années à définir un contour d’une partie de la Plaine, jusqu’à Chavenay, à laquelle un statut de protection spécifique, le classement, a été fourni par l’Etat par le Décret du 7 juillet 2000.
Ce fut une grande victoire pour les associations de la Plaine de Versailles, pour Environnement Ouest Versailles qui avait combattu le projet de bouclage ouest de l’A86, et Yvelines Environnement déclarée d’utilité publique.
Toutefois, des élus et des agriculteurs, peut-être par crainte de perdre le contrôle de la gestion de ce territoire ont fait un recours de ce décret auprès du Premier Ministre, qui fut perdu. Ils ont alors créé une « association », l’APPVPA, et demandé l’adhésion des associations de protection de l’environnement.
Or, nos associations bénévoles, indépendantes, de protection, sauvegarde et défense de l’environnement ne peuvent pas juridiquement adhérer à l’APPVPA, créée par des élus.
Les services de l’Etat, principalement l’Inspection des Sites, avaient commencé à travailler avec les associations pour concevoir l’aménagement du site classé, en particulier recréer les paysages existants au XVIIIème siècle.
Pour cela, ils souhaitaient que toutes les associations soient représentées par une seule structure.
La problématique de l’aménagement du site classé se prolongeait sur l’ensemble de la ZNE de la Plaine de Versailles dont de nombreux lieux doivent être protégés.
C’est donc logiquement que l’union « Les Amis de la Plaine de Versailles » a été réactivée en 2004, sous une appellation définissant clairement ses buts, Association pour la Protection de l’Environnement de la Plaine de Versailles (APEPV).
Cette association, sans subvention publique, regroupe des associations de bénévoles des années « 70 » et des nouvelles, et des adhérents individuels, dont le seul but est la protection de l’environnement et de la qualité de vie.
Dans les années « 80/90 », les villages de la Plaine avaient continué une expansion apparemment maîtrisée jusqu’au vote de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) en décembre 2000, en particulier son article 55 qui oblige les communes de plus de 3500 habitants, appartenant à des agglomérations ou intercommunalités de plus de 50000 habitants, comprenant au moins une commune de plus de 15000 habitants, à disposer de 25% de logement social, en regard des résidences principales, d’ici 2025.
Différentes dispositions d’ajustements existent, mais aucune en rapport avec :
- Les nécessités écologiques dictées en particulier par les Schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE de la Mauldre) et le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE),
- Le caractère esthétique des lieux, bâti et paysagé, historique, ne serait-ce qu’un rappel de l’influence des avis des Architectes des bâtiments de France en secteurs protégés,
- La nécessité impérative de conserver les terres agricoles en région Ile-de-France, et particulièrement en Plaine de Versailles,
- La consultation directe de la population, qui ne doit pas être prise en otage, à travers une prise d’otages de ses élus.
Le résultat est une catastrophe pour les terres agricoles et l’esthétique des paysages que nos aînés avaient su harmonieusement façonner et conserver. Que transmettrons-nous aux générations futures : une terre de désolation peuplée de zombis errants au milieu d’immeubles et d’autoroutes !
De Bailly à Crespières les villages densifient leurs constructions – voir la « ville » qui s’étendra bientôt entre Villepreux et Plaisir, consommant toujours plus de bonnes terres agricoles.
L’aménagement, à grand frais, de la D307, épine dorsale de la Plaine jusqu’à Maule, et des saignées transversales telles la D98, la D30 et le projet de Voie Nouvelle de la vallée de la Mauldre sont des signes d’une volonté d’urbanisation plus que de protection.
La déviation de Saint-Nom-la-Bretèche a été mise en service récemment et les flux de circulation actuels sont déjà ceux prévus pour 2025.
Les couteuses protections anti-bruit sont-elles efficaces ?
Les implantations d’antennes de radiotéléphonie mobiles, considérées d’intérêt public, se poursuivent, sans que la commission départementale soit saisie lorsqu’un litige apparait. Par exemple le projet Free d’un pylône de 34m à Noisy-le-Roi qui n’a été résolu qu’après une action juridique des riverains.
La question de la hauteur du pylône à l’entrée de Crespières a été résolue « à l’amiable ».
Le recours de l’APEBN contre le pylône Free du manège à Bailly s’est terminé en « quenouille ».
Et combien d’autres dans tous les villages.
Au lieu de protéger cette Plaine au Patrimoine millénaire, on l’utilise comme « dépotoir » pour des déblais de chantiers, comme cette vaste étendue de 25 hectares de bonne terre agricole devenue zone de stockage de 3 ,5 millions de tonnes de déblais à Thiverval-Grignon, sous couvert d’un projet de golf, ou les collines édifiées sur 25 hectares de bonnes terres agricoles à l’orée du Parc animalier de Thoiry, sur la commune de Villiers-le Mahieu, avec les déblais du tunnel de l’A86,
Quand arrêtera-t-on de polluer les terres agricoles avec des déblais et déchets de toutes sortes qu’il faut de fait surtout revaloriser puis éliminer dans des usines dédiées.
Hélas, même dans la zone protégée par le classement, où existe déjà la station d’épuration (ICPE) de Carré de Réunion, dont on a augmenté les capacités pour traiter les effluents de Saint-Quentin-en-Yvelines, en plus de ceux de Versailles, Le Chesnay et d’ailleurs, on n’a pas hésité à y aménager une autre « Installations classées » (ICPE), dans une zone agricole, la plate-forme de compostage de déchets verts, toujours en lisière du Parc du Château de Versailles, triplement classé, à proximité de la « cueillette » de la Ferme de Gally.
Cette installation qui porte atteinte à un environnement sensible et dégage des odeurs à proximité d’habitations a fait l’objet en 2018 d’un arrêté préfectoral de mise en demeure de mise en conformité, qui n’a pas été suivi d’effet.
Et pourtant, c’est bien à cet endroit que l’étude d’aménagement réalisée par l’Etat après le classement prévoyait de recréer les haies, bosquets et réserves de gibier de l’époque de Louis XIV !
Concernant la protection du Patrimoine, nous pouvons citer la sauvegarde du Domaine de Grignon, haut lieu de l’agronomie française depuis Charles X, et propriété de l’Etat.
Par ses actions dès septembre 2015, l’APEPV et Yvelines Environnement ont participé à éliminer le risque de vente du Domaine aux propriétaires du PSG, très médiatisé.
Les anciens élèves et les professeurs de l’Ecole Nationale d’Agronomie, ainsi que des membres de l’INRA, se sont mobilisés pour « sauver Grignon », en recherchant des solutions pour installer dans le domaine historique des activités pérennes, tel un Centre ou un Conservatoire International de l’Agronomie
L’Etat considère qu’il a besoin de vendre ce Domaine, où sont l’âme et la mémoire des ingénieurs agronomes français depuis deux siècles, pour payer la nouvelle école AgroParitech du Plateau de Saclay.
Il faut toutefois éviter de « vendre son âme au diable » !
Le site géologique mondialement connu, la Falunière, a été classé. Comment sera-t-il accessible aux chercheurs du monde entier ?
La Ferme expérimentale n’est pas concernée. Qu’en sera-t-il des terres agricoles situées à l’intérieur du Domaine ?
Malgré l’annonce de la mise en vente du Domaine de Grignon, nous n’avons pas perdu espoir d’une prise de conscience collective de l’Administration et des élus, avec les associations, en particulier des anciens élèves de l’AGRO, et les acteurs professionnels, de l’urgence de prendre des mesures efficaces pour la création en ce lieu d’un Centre International de l’Agronomie.
Concernant le bruit des aéronefs, les villages sont concernés par les vols d’avions des aérodromes de Chavenay et Saint-Cyr-l’école. Les nombres de mouvements est quasi stable. Peu de plaintes, sauf pour un avion de voltige à Chavenay. Concernant les Plan d’Exposition aux Bruits (PEB), révisés pendant plusieurs années et soumis à enquête publique, celui de Chavenay par la Commission Consultative de l’Environnement a été approuvé, mais pas celui de Saint-Cyr-l’école.
Il est nécessaire de rappeler qu’un PEB est un document d’urbanisme dont l’objet est de fixer, à partir d’hypothèses de nombres de mouvements et de types d’appareils, une courbe enveloppe de niveaux (a) de bruits maximum générés au niveau des pistes d’un aérodrome, et des courbes enveloppes (b), (c), (d), de niveaux de bruits décroissantes auxquelles correspondent des règles spécifiques d’urbanismes inscrites au PLU.
Concernant la propreté des chemins ruraux et des forêts, elle varie selon les périodes et les lieux, Les associations ont souvent organisé des journées de nettoyage avec d’autres organisations. L’ONF constate de plus en plus de dépôts sauvages de déblais divers dans les forêts domaniales.
C’est pour répertorier et sauvegarder les lieux particulièrement sensibles du point de vue écologique, paysager et historique que les associations de protection de l’environnement de la Plaine de Versailles réclament depuis des années la création d’un Parc Naturel Régional dans ce qui reste des espaces ruraux de l’ancienne Zone Naturelle d’Equilibre qui n’a jamais hélas pris effet juridiquement !
En effet, le démembrement territorial de la « Plaine de Versailles » à partir des communautés de communes et maintenant des communautés d’agglomérations de plus de 400000 habitants, continue de sonner le glas de ce qui aurait dû devenir, par son unité économique et pour la qualité de vie des citadins, une véritable Zone Naturelle d’équilibre avec vocation à devenir un Parc Naturel Régional.
Le riche Patrimoine naturel et bâti de la Plaine de Versailles est en danger.
Il faut une mobilisation constante des habitants et des usagers pour le sauvegarder.
C’est en particulier le rôle de toutes nos associations de protection et de sauvegarde de l’environnement.